Entre amateurs et professionnels, le statut apiculteur ne semble pas défini de façon uniforme. Il est lié à l’évolution historique de l’apiculture, et les critères peuvent aussi dépendre de chaque organisme.
La définition officielle, qui sert aux statistiques annuelles de France Agrimer, identifie le statut apiculteur en fonction du nombre de ruches :
- Moins de 50 ruches : amateurs
- Entre 50 et 150 ruches : semi professionnels / pluriactifs
- Au-delà de 150 ruches : professionnels
répartis en 2 catégories, entre 150 et 400, et plus de 400 ruches.
Le tableau ci-dessous indique le nombre d’apiculteur et leur production respective au cours des dernières récoltes.
Évidemment, seuls les apiculteurs déclarés sont pris en compte.
Source rapports Agrimer |
Total Apiculteurs
% du miel produit |
Nombre avec moins de 50 ruches % miel produit |
Entre 50 et 150 ruches et % du miel produit |
Entre 150 et 400 ruches % miel produit |
Plus de 400 ruches % du miel produit |
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Année 2019 |
62 445 100 % |
57 523 23 % |
2 349 12 % |
1 853 30 % |
720 35 % |
2020 | 71 273 100 % |
68 853 |
2 667 11 % |
1 988 28 % |
765 36 % |
2022 | 62 744 100 % |
57 124 22 % |
2 643 10 % |
2 137 31 % |
840 37 % |
Moyenne 3 ans |
65 000 100 % |
60 167 23 % |
2 553 11 % |
1 993 30 % |
775 36 % |
La moyenne sur les dernières années donne pour les moins de 50 ruches (donc la catégorie amateur) environ 60000 apiculteurs. Soit 90 % des apiculteurs, mais qui ne produisent que 20 à 25 % de la production nationale.
Mais à cette catégorie, il faut ajouter les apiculteurs non déclarés, pour lesquels par définition il n’existe pas de statistiques.
Estimation des non déclarés
En l’absence de données, on peut questionner une IA, pour avoir un ordre de grandeur.
Question : « Il y a environ 65000 apiculteurs déclarés en France. Peux-tu me donner une estimation des apiculteurs non déclarés ? »
Réponse : « l’estimation du nombre d’apiculteurs non déclarés en France varie, car il s’agit d’une population difficile à quantifier précisément. Toutefois, des estimations issues du milieu apicole et d’enquêtes informelles suggèrent que pour chaque apiculteur déclaré, il pourrait y avoir environ 20 à 30 % d’apiculteurs non déclarés.
Ainsi, avec environ 65000 apiculteurs déclarés, on pourrait estimer entre 13000 et 19500 apiculteurs non déclarés. Ces apiculteurs sont souvent des amateurs qui n’ont pas d’activités commerciales, mais ils participent tout de même à la production de miel à petite échelle. »
Si nous prenons une hypothèse de 15000 apiculteurs non déclarés, logiquement avec un faible nombre de ruches, cela ferait un total pour les moins de 50 ruches de 60000 déclarés + 15000 non déclarés = une estimation de 75000 apiculteurs avec le statut apiculteur amateur.
La prépondérance numérique des amateurs tient à de multiples facteurs. En effet, elle renvoie aux spécificités de l’apiculture qui se prête mal à la standardisation, étant donné sa forte dépendance à l’environnement (ressources, climat, biodiversité, etc.). Et la production à petite échelle permet plus facilement d’adapter sa pratique en permanence.
Cette apiculture familiale ou de loisir de par sa répartition de petits ruchers dans toute la France, contribue fortement au maintien des abeilles sur tout le territoire. La protection de notre environnement étant de plus en plus présente, il est intéressant de voir comment l’image de l’amateur a évolué au fil du temps.
Parmi les différents statuts de l’apiculteur, focus sur l’amateurisme apicole et les évolutions récentes :
L’essentiel des informations ci dessous est extrait de l‘article de la société centrale d’apiculture, paru dans l’abeille de France N° 1117
- Au XIX e siècle, l’amateur était plutôt quelqu’un d’instruit, issu des classes privilégiées, et qui détenait un savoir.
- Au XX siècle, l’accès à l’apiculture se démocratise avec l’arrivée de nouveaux pratiquants (enseignants, artisans, professions libérales, ouvriers, employés, etc. Mais leur savoir apicole est souvent déprécié, comparés aux professionnels estimés plus compétents. Dans le contexte de la professionnalisation apicole voulue par le gouvernement, l’amateurisme incarne alors le plus souvent, une identité négative.
- Puis, avec la crise apicole des années 1990, l’arrivée de nouveaux parasites ou prédateurs, la prise de conscience de l’environnement devient de plus en plus forte. L’amateur évolue alors et se segmente, avec d’autres types d’apiculture : des apicultures qualifiées de « services », « de loisirs », « écologique », « pédagogique », « urbaine », « militante », « d’entreprise », « de biodiversité » qui, sans se substituer aux catégories amateurs/professionnels, diversifient encore plus les mondes apicoles
Le statut apiculteur de l’amateur est réhabilité, parfois en opposition avec des professionnels soupçonnés de pratiques intensives ou d’importations en mélange. Et pourtant, il y a de nombreux professionnels respectueux des abeilles et conscients des enjeux de la production locale.
A l’opposé, l’image des conditionneurs se dégrade, avec l’ouverture croissante de ces acteurs à l’international. Ainsi, 13 % seulement du miel produit en France en 2020 auraient été vendus aux conditionneurs
Et dans la pratique ?
A noter que les sociétés de ventes de matériel apicole ont souvent une démarche indépendante du nombre de ruches.
Si le client est professionnel, il est invité à ouvrir un compte, et déclarer un numéro de SIRET.
Par défaut, il est considéré comme un particulier ou un petit producteur, assimilé à « amateur ». Pour cette catégorie de producteur, sans SIRET et moins de 50 ruches, on peut se reporter à l’article NApi pour connaître les démarches légales à effectuer, dont la déclaration du rucher.